Le député national Remyxon Mumbere Mukweso a fustigé l’attitude du président de l’Assemblée nationale qui a refusé le débat autour de l’examen du projet de loi portant prorogation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Devant la presse après avoir quitté la salle de plénière, l’élu de Butembo ville affirme que cette manière de faire viole les droits et libertés des députés nationaux surtout sur un sujet crucial sur une partie du territoire national.
« Nous condamnons cette pratique puisque vous savez ce qui se passe aujourd’hui à Rutshuru et que la route est déjà coupée, on pouvait cas même accepté que le président nous présente la situation devant la représentation nationale, qu’il montre combien de fois ça ne marche pas au front mais nous demander de ne pas faire un débat sur une situation qui est entrain de s’empirer c’est priver nos libertés, c’est violer même nos droits. Comme par exemple à Butembo aujourd’hui, hier la situation qui s’est passée dans cette ville, il faudrait que nous puissions parler, que nous puissions présenter la situation au devant des députés mais on étouffe le débat c’est dans ce sens là que les députés sont vraiment fâchés et ils disent que c’est inacceptable, c’est pourquoi ils ont séché la plénière » a expliqué devant la presse ce jeudi 27 octobre 2022 Remyxon Mumbere Mukweso.
Cet élu du MS estime que leur absence dans la salle est une manière de désapprouver le schéma du président de l’Assemblée nationale. Il a rejeté la thèse selon laquelle faire le débat autour de l’état de siège violerait le principe secret défense.
« C’est vrai qu’il va considérer dès lors que nous avons signé nos listes, il va considérer comme si nous prorogeons mais nous là déjà le fait de sortir, nous sommes contre cette situation là, nous sommes contre l’état de siège. Non, comment ça ? Il faudrait présenter comment les choses se passent sur terrain, il faudrait informer à d’autres députés que voilà ça ne marche pas,mais étouffer le débat ça ne sert à rien, aujourd’hui la route Goma – Butembo est coupée, aujourd’hui le M23 se dirige vers Masisi, allez-y comprendre, il fallait laisser les députés s’exprimaient sur la situation », a-t-il regretté.
La partie Est de la République Démocratique du Congo fait face à l’activisme des groupes armés depuis plus de deux décennies. Actuellement, la situation s’est empirée au Nord Kivu avec la reprise des affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23.
Sur place, la population, les élus et la société civile appellent à la levée de l’état de siège, d’après eux cette mesure d’exception n’a pas donné des résultats escomptés depuis sa proclamation. Face à cette revendication, le Chef de l’État Félix Tshisekedi envisage la tenue d’une table ronde d’ici le mois de novembre pour examiner la question avec les forces vives du coin.