Fabrice Sawegnon est un entrepreneur ivoirien qui s’est fait connaître grâce à son entreprise de communication, le groupe VOODOO. Entreprise qui a orchestré des campagnes électorales dans plusieurs pays d’Afrique, dont celle du président Ouattara.
Quand il s’agit de raconter son histoire, Fabrice Sawegnon sait le faire. Il saurait même, à coup sûr, mieux brosser son portrait que l’auteure de ces lignes. A 50 ans, l’ivoirien dirige l’un des plus grands groupes de communication d’Afrique de l’Ouest, Voodoo. Une société qu’il a créée en 1999 et qui est devenue incontournable dans la région.
Marketing politique, publicité, événements, magazines, loisirs… Voodoo est partout. Au Cameroun et au Sénégal, où le groupe a ouvert des filiales ; au Togo, au Gabon, au Mali, où il a dirigé avec succès la communication d’Ibrahim Boubacar Keïta lors de l’élection présidentielle de 2013, et plus récemment au Bénin, où il s’est emmêlé les pinceaux dans la campagne ratée du candidat Lionel Zinsou en 2016…
Et bien sûr en Côte d’Ivoire, de part sa renommée, mais aussi le savoir-faire de son groupe, les marchés lui sont confiés, intégralement ou partiellement. Contrats de communication de l’opérateur télécoms Orange Côte d’Ivoire et du candidat puis président Alassane Ouattara en 2010 et 2015, organisation des congrès du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), du sommet Union européenne-Union africaine en novembre 2017, du Salon international de l’agriculture d’Abidjan, etc.
Son entreprise emploie pas moins de 300 employés avec un chiffre d’affaires « confidentiel », s’est étendu à la télévision. En fin 2017, Voodoo a signé un partenariat capitalistique avec le groupe français M6 pour le lancement d’une chaîne de la future TNT ivoirienne, Life TV.
Des influentes relations, entre politique et business
Son carnet d’adresses est l’une de ses clés de succès. Un réseau qu’il a, entre autres, bâti dans le sillage du défunt Premier ministre Hamed Bakayoko. En Côte d’Ivoire, le style Sawegnon clive. D’un côté, ceux qui l’adorent et louent un patron « perfectionniste », « travailleur acharné », « vif d’esprit ». Un patron très présent, qui connaît le nom de quasiment tous ses employés, très humain aussi mais d’une exigence telle qu’il faut avoir un mental d’acier pour pouvoir le suivre. »
De l’autre côté, ceux qui « buguent » à la simple évocation de son nom. « Un gamin », « un agité », « un pistonné », « un ingrat » à « l’ego démesuré », « l’arrogance et la mystification incarnées »… Les noms d’oiseaux pleuvent, tout comme les remarques xénophobes sur ses origines béninoises.
Celui qui reste très influent dans le monde du show-biz ivoirien, caresse le rêve d’occuper une grande place dans le paysage politique ivoirien. Parviendra t’il un jour à briguer la magistrature suprême ? Seul l’avenir nous le dira. Pour l’instant, il continu à granger des milliards de FCFA grâce à son entreprise.